"Vous me dégoûtez tous, avec votre bonheur! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, -et que ce soit entier- ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite -ou mourir."

[Antigone, Anouilh]

Je me cultive, de temps en temps. Antigone est une de mes pièces préférées, et elle passait près de chez moi. J'ai sauté sur l'occasion et j'ai assisté à la représentation. J'y ai croisé Piu, qui a elle aussi fait son petit article dessus (à voir ici). J'ai été impressionnée par la vigueur de la pièce et la puissance que dégageaient les acteurs... J'en suis sortie des citations plein la tête... Plus tard, j'ai trouvé, je veux faire Antigone. Le personnage exprime tellement certaines de mes convictions profondes... Comme celle-là.

La cantine… un endroit où nombreux sont forcés de s’aventurer, déprimant ensuite pendant des années suite à un face à face terrible avec des brocolis ou une infâme mousse verte dont nous ignorons aujourd’hui encore la composition. Seul moyen de survivre : la résistance. Il faut, une fois de plus, retourner la vision « normale » des choses : il y a du bon en toute chose, et c’est valable dans les cas les plus extrêmes. Oui, même celui-là. Il y a de nombreuses raisons d’être heureux d’aller à la cantine. D’abord on mange avec ses namis. Et surtout, surtout, c’est le théâtre de nouvelles expériences qui feront rayonner toute la tablée, permettant de grands moments… Uniques en leur genre.

Le Goulibeurre permet les plus grands fous rires. Cette galette bretonne, qui perpétue la tradition des vieux croûtons depuis des générations, et qui n’est pas si mauvaise en soi, développe les facultés ninjas enfouies au plus profond de nous. Par respect (la célébrité peut causer trop de souffrances), les précurseurs des expériences suivantes resteront dans l’anonymat…

Cette galette, disais-je, est ronde, d’un diamètre d’environ… allez mettons 8 cm, et d’une épaisseur de quelques millimètres. Elle ne s’effrite pas, mais n’est pas solide non plus. Bref, un Goulibeurre. Comment exercer son talent de samouraï ?

 Tout d’abord, la méthode simple, basique : avec la tranche de la main, un seul coup sec, sur le diamètre du biscuit. On obtient une jolie courbure, mais les morceaux ne sont pas égaux… Pour les amateurs de croissants de lune, donc. Seconde méthode : dite « rebelle » , parce que on tape sur le biscuit avec le poing, brutalement, comme quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un et qu’il commence à nous gonfler prodigieusement. Cette méthode, idéale pour les maniaques et les profs de physiques (càd les maniaques, donc) permet d’obtenir deux hémisphères parfaitement égaux, quasiment sans miette. Un travail de précision. Rapide, précis, net.

 Viennent ensuite les méthodes plus délicates. Avec les articulations des doigts repliés, on frappe, toujours sur le diamètre. A réserver aux amateurs de désordre, en effet, la méthode présentée fait exploser le biscuit aux quatre coins du plateau. Si on compte le manger après, il vaut mieux l’éloigner de son assiette encore pleine de sauce aux champignons.

 La méthode « warrior» est la plus dangereuse, et doit être utilisée par les véritables amateurs de délires. Il faut bien positionner le Gouli sur un endroit plat et dégagé, puis fracasser son front dessus. Très efficace, on obtient du Gouli broyé. Pensez à essuyer les miettes de galette collées au front, sinon un nouveau Baudelaire voudra bouffer vos cheveux.

Enfin, la méthode « finger » qui est encore à l’essai, consiste à prendre des petits morceaux de Gouli et à les casser avec le petit doigt. Bref, la cantine peut être un terrain d’aventures de tous les genres… Entrainez-vous aux techniques orientales avec les petits broyés bretons ! Et… bon appétit bien sûr !

 « Ils avaient du succès, prenaient S plein d’espoir, ils sont 36 à s’être fait avoir. En S Zéro, que de boulots, que de bourreaux ! Travail, assiduité, ponctualité, dans cette classe, ils vont devoir tout donner. Les seules gagnantes : les prépas du lycée ! »
Ainsi pourrait se résumer la doctrine élitiste de ce cher Berthelot et de son éminent proviseur, Broméro. En S Zéro, c’est un peu « les bonnes notes ou la mort ». Mais de bonnes notes, point du tout, les élèves sont cassés dans toutes les matières par des professeurs sadiques, voire complètement cinglés, ces derniers prenant leur rôle très à cœur et ne lésinant pas sur les commentaires et les réflexions « encourageantes »…
Où est l’intérêt d’une telle classe, alors ? Il est évident : heureux de « posséder » ces bons, voire très bons, élèves, le lycée entend bien les garder après la terminale, pour leur faire grossir les rangs des prépas scientifiques bertheliennes. Car, avec les notes moyennes obtenues par la plupart des S Zéro (il y en a certains qui se débrouillent, tout de même), difficile de se faire accepter ailleurs (pas impossible, mais difficile : les bulletins n’indiquent pas, bien entendu, la provenance de S Zéro, celle-ci n’existant pas en théorie).
Non contents d’avoir trouvé un moyen de garder ces élèves dans le lycée, les profs insistent sur la suprématie des voies scientifiques. Et hop, ça c’est « pour les années à venir », dixit la prof de maths que nous nous sommes empressés de corriger : « pour l’année à venir, vous voulez dire ? » « Oui, la terminale… et puis après, n’est ce pas ? ». Non, pas de « n’est ce pas ? », il n’est pas du tout évident que je fasse une prépa scientifique après le bac S… Et hop, une conférence sur la recherche où l’on nous inscrit d’office, parce que les chercheurs, « on va pas aller les chercher à la Cour Neuve, hein ? ». Injuste. Et pour ceux qui n’ont pas forcément envie des sciences plus tard, et pour ceux qui en ont envie mais ne se trouvent pas au bon endroit, dans la bonne classe. On favorise les meilleurs, ceux qui n’en ont pas besoin, quoi. Réaction des élèves : un ras-le-bol, peut-être pas général, je ne m’avancerai pas sur ce point, mais de pas mal de S Zéro. Marre des cours, marre des profs, marre des sciences. Au point, parfois, de péter les plombs.

Pourtant, j’aime la classe. Les élèves y sont tous très intéressants, certains sont fans d’écriture, d’autres de physique quantique ou d’informatique... Il y règne globalement une bonne entente. Bref, ce ne sont vraiment pas les S Zéro le problème, mais plutôt ceux qui en ont fait des S Zéro.
Zéroliens, serrez-vous les coudes, on en viendra à bout, de ces deux années…


P.S. : peut-être suis-je la seule de cet avis... peut-être que je généralise trop... à vous de voir...

Hop, aujourd'hui, j'ai décidé de faire le ménage dans mes rubriques qui commençaient à devenir un peu trop nombreuses. Pour commencer, j'ai comptabilisé le nombre d'articles de chaque rubrique. 12 pour "Je pense donc je suis", 11 pour "Autour de nous", tout le reste (5 autres rubriques !) en-dessous de 5. Alors, hop, je refais un petit mix de ces rubriques abandonnés, et on aboutit à seulement 4 rubriques. "Autour de nous" devient "Un peu plus loin que le bout de mon nez" (ça sonne mieux, non ?) et englobe les rubriques "Premiers pas" (1 seul article : le premier...) et "Un peu de culture" (1 seul article aussi, et encore, pas très cultivé, celui sur la BD). La rubrique ciné, "Un tour dans les salles obscures", reste telle quelle, tandis que je rebaptise "Un moment de douceur" en "Poésique". Cette dernière rubrique contiendra tout ce qui concerne la musique, la poésie comme celle de Sarko, voire quelques proses, et puis pitet de temps à autres un peu d'art, qui sait... Enfin, "Je pense donc je suis" reste pareille à elle-même, avec mes réflexions, les vôtres si cela vous dit, et surtout mes proses bizarroïdes !

Vila, j'espère que vous n'allez pas trop vous y perdre, allez jeter un coup d'oeil dans les archives si le coeurs vous en dit, et amusez-vous bien...

Comme chaque année, la question fatidique du premier de l'an est revenue sur toutes les lèvres : "Alors, c'est quoi ta bonne résolution ?" Mes grognements de protestation ne satisfaisant pas mes interlocuteurs, j'ai décidé de répondre par écrit, hip hop, je vais vous pondre mes 36 bonnes résolutions pour l'année à venir. Pourquoi 36 et pas une seule, puisque cette coutume à l'air de me saouler profondément ? Eh bien, j'ai décidé de tourner à la dérision cette tradition ridicule (les bonnes résolutions, ça se prend toute l'année et en cas de besoin) et l'excès est une arme excellente. Et puis, j'avais envie d'en mettre 36, c'est mon défi, alors, hip hop, au boulot. (quelqu'un sait pourquoi je mets "hip hop" tout le temps ? je n'en ai aucune idée)
1. Ranger ma chambre au moins 2 fois par mois (niveau de difficulté : héroïque, je suis de nature bordélique voire très bazardeuse)
2. Arrêter de regarder des émissions débiles à la télé.
3. Définir ce que sont les émissions débiles et les non-débiles.
4. Me faire de nouveaux potes et garder les anciens.
5. Cultiver le vert fluo autour de moi. (j'en suis déjà à 5 résolutions, notez que pour le moment c'est pas trop gravissime)
6. Faire une fiche de tous les surnoms subtils dont j'affuble mon entourage, le pire, c'est que celui-ci les utilise (n'est ce pas double-d ?) (là, je commence à partir en vrille)
7. Arrêter de chanter en présence de Po parce que je me ridiculise à chaque fois.
8. Arrêter de chanter tout court. (utile pour conserver mes amis)
9. Me mettre à la guitare. (vrai de vrai ça j'essaye)
10. Perdre 3 Kg. (je vais passer pour une complexée de la vie, tant pis, ce qui me connaissent sauront voir l'humour de mes propos)
11. Ne pas les reprendre. (oui, sinon ça sert à rien)
12. Pour mon régime (mdr il va durer 2h le régime) arrêter le nutella à la cuillère.
13. Les gâteaux et le chocolat aussi. Et les biscuits d'apéritifs. Et la brioche le matin.
14. Bref, arrêter de bouffer ce que j'aime.
15. Se dire que la vie est fun 3 fois par jour.
16. Que c'est un périple merveilleux.
17. Un cycle éternel et magnifique.
18. Arrêter les délires philosophiques du type "tout beau tout rose" et revenir au noir et rose.
19. Me mettre au bouddhisme pour pratiquer le zen.
20. Arrêter le bouddhisme pour ne pas avoir à sacrifier mes cheveux et ne pas rendre Mayou dingue.
21. Arrêter de casser tout le monde. (oui, je vais faire des efforts de gentillesse)
22. Sauf ceux qui m'embêtent. (Eh ouais)
23. Et ceux que j'aime pas. (Evident)
24. Pour faire à mes parents, travailler plus dur (pardon, c'est pour moi que je travaille). Enfin, pas trop qd même, le travail est un boulot qui demande des efforts. (ça n'a aucun sens ce que je viens de dire)
25. Pourquoi ai-je dit 36 résolutions ? J'ai plus d'idées. Alors, bien, 25, arrêter de faire des défis stupides.
26. Etendre la renommée de 8-sous.joueb.com.
27. Pour cela, arrêter d'écrire des articles aussi nuls que celui-là.
28. Maintenant que j'ai touché le fond, ne pas continuer à creuser encore.
29. Lire plus, ou plus exactement, prendre le temps de lire.
30. Compléter ma culture shakespearienne. (là, on constate un retour de normalité dans mes résolutions. Plus que 6)
31. Arrêter de télécharger de la musique sur le Net (non, pardon, ne pas commencer à en télécharger, j'ai rien fait de mal, moi !!!)
32. Ne plus avoir l'air d'une déterrée le lundi matin en arrivant en maths (irréalisable).
33. Ah oui, essayer de vaincre ma peur panique des araignées (personne ne m'a vu pendant le retour du roi au moment d'arachne, c'était quelque chose... limite je labourais pas le bras de po !)
34. M'occuper de Poupounette, mais là, je sais que je le ferai !
35. Patienter pendant 1 an avant de sortir d'aussi grosses bêtises, parce que là, en un jour, j'ai épuisé mon quota de l'année.
36. Arrêter (et là je m'inspire du journal de Bridget Jones) de faire des listes de résolutions débiles...
Bien, dans tout ce fatras de résolutions que je ne tiendrais pas, il y en a quelques unes qui me tiennent à coeur, je ne vous dis pas lesquelles, comme ça, vous ne pourrez pas m'accuser de ne pas les avoir remplies !!!!
Au fait, pour conclure... Quelles sont vos bonnes résolutions de l'année ?

     Longtemps. Très longtemps je l’ai attendu, très longtemps nous l’avons tous attendu cet instant de répit, cette divine césure dans un gargantuesque emploi du temps, qui nous insufflera lentement la joie, nous redonnera le sourire et déchaînera au plus profond de nos cœurs l’ineffable bonheur de la liberté, l’indicible espoir d’une issue envisageable. Mais là, question inéluctable : comment double-D pourrait-il écrire un article si son exclusive et intarissable source d’inspiration venait à s’assécher ??? Non, calmez vous, votre palpitant bat la chamade et résonne partout en moi, entêtante mélopée (et hop, une antithèse de plus).

     Double-D alias cervoman (dixit lapino) a trouvé THE article, et ça va être monstrueux, en direct sur 8-sous. Non, je ne vais pas souler tout le monde en parlant de la rentr……… mais je vais -tenter- de rendre justice à la chère créatrice de ce havre de paix à travers un florilège qui contiendra la quintessence de son terrible combat contre CELUI DONT ON NE DOIT PAS PRONONCER LE NOM, revue et corrigée par moi-même. Bon d’accord cette préface est un peu lourde, mais bon, ce premier article doit rester gravé à jamais dans les mémoires. Enfin, je l’avoue, j’ai trouvé le mot « quintessence » par hasard dans le dictionnaire, et je n’ai pas pu résister au plaisir de le caser quelque part. Désolé pour les fans, mais double-D est encore incapable d’assumer une telle logorrhée sans tricher…… mais bon c’est pour la bonne cause. 

     En effet, à travers plusieurs épisodes, deux personnages légendaires, créatures oniriques ou méphistophéliques, lutteront violemment dans un terrible combat pour l’honneur, la reconnaissance et la célébrité…. Ils sont deux au départ, à la fin il n’en restera plus qu’un(e), qui mérite de rester ? A vous de le décider en votant au….. Mais non, n’ayez crainte, je ne vais pas m’amuser à parodier la bêtise même, le paroxysme,  l’acmé de la médiocrité (enfin pour un débat sur la société, ce sera plus tard. Et si la médiocrité vous intéresse, une ébauche de réflexion est disponible sur canis….. qui en est d’ailleurs un parfait exemple … mon ton devient venimeux, shit).

    Cette épopée épique (je parle comme un prof de physique, avec tout le respect que je leur porte) sera une sorte de remake (prononcer r-e-m-a-k-e, comme les profs d’histoire) des derniers films d’action du moment (sauf Kill Bill, que mon trop jeune âge m’a empêché de voir), croisés avec quelques bons westerns, des sitcoms américains pour le ton mielleux, Zola pour le côté satire sociale, Voltaire pour remonter le niveau et Pascal pour faire plaisir à tout le monde. Bon, j’en ai assez dit, et j’espère que vous, légion de lecteur sur ce joueb, allez brûler d’impatience en attendant la suite, ou plutôt le début, de cette grande aventure.