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Mes solitudes
Etre là, dans une foule qui rit, parle et crie, être là, entourée de monde et pourtant totalement isolée, perdre pied, couler à l'intérieur de soi-même. Tout se mélange dans un flou grisâtre, et ce silence asourdissant qui résonne... Le silence d'un brouhaha lointain qui s'éloigne.
Etre là, glacée au milieu d'une vie brûlante, immobile et insensible au temps qui s'écoule. Contempler ce spectacle étrange en y étant complètement étrangère... L'esprit est traversé par cette pensée fugitive : ma présence n'apporte rien, et si je devenais invisible à l'instant, personne ne le remarquerait. Personne. Les premiers effets de la noyade se font ressentir : compression des poumons, sensation d'étouffer. De l'air, pleure l'âme en se tordant de douleur, de l'air... Mais un air inaccessible, introuvable. Et l'on s'enfonce, plombé par le poids des souvenirs. On s'agite, on se raccroche aux dernières taches colorant la surface. Mais éloigné de toute bulle d'air, il faut trouver un autre moyen de faire respirer l'âme à l'agonie.
Dès lors l'appel d'un support et d'un crayon se fait de plus en plus pressant, il faut alléger notre esprit en couchant nos pensées sur une feuille, un mur, sur sa propre peau, il faut écrire, écrire, écrire et libérer des larmes d'encre... Repeindre, détailler, réparer, pleurer, regretter, tout poser par l'écrit pour soulager la peine enfouie sous ces silences. L'âme se fait plus légère et le corps remonte doucement... On sort la tête de l'eau pour sourire à nouveau.
Etre là, et s'apercevoir que deux yeux nous regardent et attendent une réponse, être là, et deviner que tant que ces yeux souriront aux nôtres, une bouée nous attendra.
Encore un délire de 8-sous, le Mercredi 31 Décembre 2003, 16:54 à ranger dans Un peu plus loin que le bout de mon nez.

Ajouts injustifés :

sveti
sveti
31-12-03 à 22:43

C'est extraordinaire. Mon petit voyage sur ce joueb m'a comblée, entre 2 articles d'un Sarko plus joueur que jamais, et une poésie en prose bien nostalgique, mais tellement belle... " des larmes d'encre"..mmm, que j'aime cette expression. "ma présence n'apporte rien..." mais,...je croirais m'entendre, Cyrielle ! Tu dis ce que nous voudrions savoir dire ! Je...je m'incline devant ce talent, et... ma foi, devant lui, je me dit que ma place n'est pas sur le joueb. Restons humbles. Sveti prend un congé qui lui est recommandé et recommandable.

 
8-sous
8-sous
31-12-03 à 22:49

Re:

tiens, sveti, tu aurais mieux fait de te taire, je viens de me rappeler que tu n'as jamais écrit pour ta tite 8-sous... et tu te cherches des excuses, en plus. Allez, au boulot tout de suite, en tant qu'amie, tu devrais déjà avoir noirci des pages et des pages !

 
sveti
sveti
31-12-03 à 23:09

Re: Re:

ha ha ha ! Ca ne marche pas ! Si tu tiens à voir la renommée de ton joueb épanouie ( résolution numéro xyz ), ne demande des articles qu'aux jouebeurs aguerris tels que Sarko, Piu, etc

 
8-sous
8-sous
31-12-03 à 23:15

Re: Re: Re:

gniark gniark ne te crois pas tirée d'affaires si vite !!! je décrète que mon joueb a besoin d'un regard neuf, de sang jeune (looooooooool) et qu'il laisse une place aux talents encore méconnus (enfin pas par moi) pour s'exprimer !!! allez, hip hop, article !

 
sveti
sveti
31-12-03 à 23:25

Re: Re: Re: Re:

ouip !! mais ya des talents méconnus pour cause ! Et d'ailleurs le mien ne l'est pas, mes articles sur da suscitent encore des réactions d'ennui...profond ! Je réclamerais bien un peu plus de pitié, mais bon... on va pas pleurer quand même ! On est comme on est ( et hop, facile à dire, ceci est l'expédient des personnes faibles ). Bon, bref, si je veux faire un bon article faudrait déjà que j'arrête de me casser, parce que sinon ça ne sera qu'un mortellement ennuyeux dialogue avec mon double - non, mon ego, que je suis bête !- et que...voilà, j'ai plus rien d'ininteressant à rajouter.

 
rafiki-z
rafiki-z
02-01-04 à 15:07

Je suis jaloux. Je suis jaloux de ne pas avoir écrit cet entract de poeme (que j'aurais amélioré, cela va sans dire, restons humble!). Je suis jaloux de ne pas avoir ressenti cette sensation de noyade qui pourtant s'accompagne de sentiments et d'impressions bien connus. Je me suis déja senti submergé, étouffé mais pas de cette façon, pas en me sentant Viviane mortelle qui ensuite remonte à la surface, excalibur à la main, prete à nouveau à se battre. Ecrire, est ce la seule solution? L'impression de vider notre âme est fausse! L'écriture ne peut nous apporter que l'acceptation, l'accord entre notre esprit tourmenté et ses tourments. Souvent ce chemin, cette prise en compte de la vie et des problemes qu'elle nous apporte, ce fait seul avec personne au bout, ou si peu puisqu'ils ne savent rien de notre désarroi interieur et personnel. Pour moi ce que tu dis là est juste, mais il ne m'a pas été donné de vivre cela.Je pense que mes problemes majeurs et graves ne peuvent etre résolu que par moi-meme, seul omniscient du dossier.  

 
8-sous
8-sous
02-01-04 à 21:34

Re:

Ton commentaire me laisse relativement perplexe, cher rafiki-z. J'avoue ne pas trop savoir comment l'interpréter ! "Jaloux de ne pas avoir écrit ça", serait-ce (miracle, je n'ose l'espérer) un compliment ? D'un autre côté, l'image avec Viviane etc., prete a nouveau a se battre, fait un peu ironique. D'ou un trouble certain. Enfin, tu dis ne pas ressentir la même chose, là je ne peux pas vraiment t'aider ;). Ecrire est-il le seul soulagement ? Non, bien sûr. Pour moi, cela en est un, noircir une feuille de stupidités me fait me sentir étonnament mieux. Mais il y a 10000 autres façons de se... euh... se réconcilier avec soi même (ok, l'expression est nulle). Enfin, avec personne au bout, tu dis, on s'en sort aussi. Oui, c'est vrai. Seulement, quand tu trouves dans un regard l'appui pour remonter sur le bord, tu dis merci, sans pour autant demander à ces yeux de t'apprendre à voler...


 
rafiki-z
rafiki-z
03-01-04 à 00:23

Re: Re:

C'était un compliment. L'allusion à viviane n'était pas ironique du tout: c'est simplement la vision que me donnait ton écrit. C'est marrant, meme sans le faire expres, on  retrouve un regard, une impression un peu fantastique, un peu légendaire. Un petit rien..., seulement quelques petites paillettes de Fantasy que tu trimballe toujours avec toi.

 
rafiki-z
rafiki-z
03-01-04 à 00:30

Re: Re: Re:

Quant à : "lécriture est ce la seule solution?" c'était une question fausse. Elle m'a aidée à aller vers mon trip improvisé qui ne va pas franchement avec le compliment que je voulais te faire. Mais bon, l'enchainement des idées...après coup, apres avoir fini d'écrire mon délire, je me rend vraiment compte que ce n'était pas du tout la bonne question puisque la réponse qui suis apporte une conclusion qui la détruit.

 
8-sous
8-sous
03-01-04 à 10:56

Re: Re: Re:

ça, c'est un des meilleurs compliments que tu pouvais me faire... je rougis et te balbutie un merci...

 
sveti
sveti
04-01-04 à 21:35

Je dois dire que je suis assez d'accord avec Rafiki, dans la mesure ou l'écriture nous permet surtout de "faire le point", et de nous aider à vivre avec nos tourments. Mais... c'est vrai que quelquefois on commence à écrire parce qu'on est véritablement déprimé, et qu'à la fin on le l'est plus du tout parce qu'on a trouvé plein de bonnes raisons pour ne plus l'être ! Ca m'est arrivé plusieurs fois ces derniers temps, et c'est génial. Mais c'est tout de même assez artificiel, dans mon cas du moins, car il y a des choses que l'on sent, sans qu'on puisse les expliquer, et qu'on sait pourtant réelles.-Nos sentiments nous trompent rarement- : on a beau se dire qu'on peut lutter, faire changer les choses, eh bien je suis assez sceptique. Ce n'est pas facile de se changer soi-même face à une situation, on est trop nous-même, ce nous-même est trop profondément ancré en nous. Si l'on est déprimé, c'est parce qu'on sent qu'on ne pourra pas faire évoluer les choses comme on veut. L'écriture m'apparaît donc comme une sorte d'illusion, si l'on croît pourvoir se servir d'elle pour nous ôter des désagréments. Je vais paraître très pessimiste, mais c'est que sur ce point là je le suis : beaucoup de choses ne peuvent être atténuées, améliorées ou encore oubliées que par le temps... C'est d'un prosaïque affligent, vous m'en voyez désolée. C'est horrible que ça se passe de cette manière. On préférerait ne jamais les oublier, ces tourments, ces moments de souffrance...mmm, oui.