16h02. Apès m'être déchaînée toute seule dans ma chambre pendant 1/4 d'heure sur les Red Hot, je prends le chemin de la clinique. Le stress est toujours là, malgré les 2 cachets censés lutter contre pris une demi-heure plus tôt.
16h04. Ma mère a oublié les papiers. Demi-tour illico presto. L'ambiance est tendue, y'a de l'orage dans l'air.
16h13. Papiers récupérés. Envoi d'un texto à Po pour lui demander comment c'est passé le contrôle d'espagnol. Je me rends compte que j'ai tjs son écharpe verte (comme l'espoir) autour du cou.
16h15. Arrivée à la clinique. Je ne tremble pas, mais presque. Je pense à tous ceux qui m'ont souhaité bon courage (que je ne citerai pas ici de peur d'en oublier), à Cam qui a eu le même doc que moi et qui a souffert, qui n'a pas voulu me raconter pour ne pas me paniquer, et à la soirée que je vais louper le lendemain.
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La suite est en différé, mais je vais essayer de retranscrire ce que j'ai ressenti.
Dès que je vois la clinique, je ne l'aime pas. Elle est toute grise et n'a pas l'air du tout accueillante. A l'accueil, on nous adresse au 3e étage. Horreur. La porte de l'ascenceur est jaune, de ce même jaune pâle qui orne les couloirs du 1er étage du lycée.
Le 3e étage est rose pâle, le même rose des couloirs du 2e étage du lycée. A croire qu'ils ont utilisé les mêmes pots de peinture.
Le doc est là, il essaye de me faire rire, il est pitoyable, je le déteste entièrement. Il me fait un vieux clin d'oeil auquel je réponds par un regard noir.
Après avoir revêtu la dernière tenue hospitalière à la mode qui est immonde au possible, direction le bloc opératoire sur un lit roulant. Je suis à moitié morte de rire et de peur. Je branche mon baladeur et m'envoie Linkin Park à fond.
Bloc opératoire. L'infirmière met mon Cd sur leur poste et je reçois un casque sans fil. Je m'aperçois que la musique saute toutes les 30 secondes, mais je n'ai pas le temps de me plaindre, mon bourreau est déjà là.
Piqûres anesthésiantes : ça ne fait pas trop mal, c'est juste un peu gore de voir la seringue. Le doc me demande si ça va en préparant ses instruments de torture. "Je suis anesthésiée, là ?"je lui demande, assez inquiète. "Complètement, tu ne me crois pas ?" "Non" je réponds, franchement paniquée. Le fou rigole et commence à me charcuter. Je ferme les yeux, ça tire, ça vibre mais je n'ai pas mal. Je me concentre sur la musique de toutes mes forces, je tape même le rythme sur la table d'opération. Mais à la 3e dent, il fallait s'y attendre, la musique se coupe définitivement. Je proteste, l'infirmière remet le CD. A la première piste.
L'opération terminée, on me donne mes dents. Comme si j'y tenais. Je poirote sur mon lit pendant plus d'une heure dans le couloir. Je ne sens plus mes joues, j'y porte mes mains : du sang me coule entre les doigts. Je suis trop fatiguée pour m'inquieter, je m'écoute mon CD en long, en large et en travers.
On me remonte enfin, et on me donne 2 énormes cachets anti-douleurs. Je me rhabille et croise mon regard dans le miroir. Horrible. Je m'emmitoufle dans l'écharpe de Po en me jurant de ne jamais revenir ici.
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Je souffrirais plus tard, à la fin de l'anesthésie. J'ai plein de médicaments à prendre et je ressemble à un hamster, mais je suis encore vivante...