Bon, fini les fariboles, de nos jours, le monde du silence, ça n’existe plus. Toujours au moins un petit-minuscule bruit qui vient perturber nos instants de profonde méditation. Non, dans l’océan aussi y’a du bruit, oui monsieur, les poissons quand ils nagent ils font du bruit, et même les hélices des bateaux, ça compte. A –5000 m, je dis pas. Mais je ne crois pas qu’il y ait d’humains à –5000 m, donc ça vaut pas.
Nous vivons donc perpétuellement dans un brouhaha (qui a dit brouhihi ?) gigantesque, sauf que nous ne nous en rendons même pas compte. Une loi (de la nature, certainement) fait que nous le remarquons précisément au moment où nous avons besoin de silence. Paradoxal ? Non, pas vraiment. C’est ainsi que mon adorable voisin(e), artiste lyrique, joue du piano et chante de l’opéra juste au moment où j’essaie d’apprendre 4 pages d’histoire-géo ou de piquer un petit somme. En réalité, il (elle ?) joue quasiment tout le temps. Assez dur, mais on ne remarque plus à la longue, et puis, au cas où, j’ai une hache dans ma cuisine pour aller lui éclater sa gueule m’expliquer calmement avec lui/elle/la chose qui vit à l’étage en-dessous.

Je m’égare dans des plaintes (in ?)justifiées et m’éloigne de mon sujet. J’en étais à nous vivons dans le bruit. Donc, que ce soit les sonneries de portable, les ronronnements d’ordinateurs, les bip-bip de micro-ondes ou les battements d’ailes de papillons dans l’herbe fraîche, verte et pleine de rosée. Le problème est maintenant que si nous ne prêtons plus aucune attention à ce vacarme environnant. Les bruiteurs (ceux qui fabriquent les bruits, quoi) ne sont vraiment pas très inventifs. Par exemple, au lieu de nous proposer comme sonneries de mobiles des tubes entendus trente cinq mille quarante douze fois à la radio, il serait plus original de reprendre une sonnerie « bip de micro-onde » ou « alarme de voiture », non ? Et par contre, les fours pourraient jouer les 4 saisons quand ils ont fini leur cuisson, au lieu d’un bête « tuuuut tuuuuuut tuuuuut » qui prend la tête. La sonnerie du lycée, morne, assommante, dépourvue de toute humanité, transformée en un adorable cri-cri de sauterelle, n’est-ce pas là une formidable trouvaille ? En fait, l’originalité d’un bruit vient plus de l’objet qui l’émet que du bruit lui-même, et…

Hum. J’ai encore écrit un ramassis d’inutilités incompréhensibles. Parfois, le silence est une bonne arme…