Je ne lis pas souvent les journaux, mais je suis tombé sur la une du Monde il y a quelques jours et, pour parler « djeune », j’ai halluciné. 22% des Français ne sont pas choqués par les thèses de Le Pen. Je ne supporte pas ce type et j’ai vraiment été écœurée d’apprendre ça. Bien entendu, je m’en doutais, vu les résultats des élections présidentielles, mais ça m’a fait bizarre de le voir là, écrit noir sur blanc, sondage réalisé par telle association. 22%, ça représente 1 personne sur 4.5, bref entre une sur 4 et une sur 5. Presque un quart des personnes APPROUVENT ce … ce sale type, cette enflure. Cela ne veut pas dire que tous l’éliraient président ou iraient militer pour lui, bien sûr, mais le simple fait de l’approuver… C’est au-dessus de moi. Et là, pas vraiment d’excuses : qu’on ait été élevé dans un milieu d’extrême droite, ok, mais tout le monde est capable de réfléchir par soi-même, ou du moins les personnes ayant un minimum de culture, non ? Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte de ce que représente cet homme : il est intolérant envers tout et n’importe quoi, juifs, musulmans, malades du SIDA…
Ce qu’il y a de grave aussi, c’est que parmi ces 22%, il y a des intellectuels, des gens cultivés, qui ont réfléchi à ces idées et les ont acceptées. C’est facile de se dire que ceux qui votent pour l’extrême droite sont les beaufs du coin assis à leur bistrot et qui n’ouvriront jamais les yeux sur le monde qui les entoure. C’est beaucoup moins rassurant de penser qu’un de nos profs, un de nos amis même, peut soutenir ces thèses. Qu’est-ce que c’est que cette France ? Honnêtement, j’ai peur pour les prochaines présidentielles : imaginons un instant que les 22% votent pour Le Pen, les autres voteront pour des partis isolés, et rebelote, un second tour, un candidat d’extrême droite présent. Oh, il ne passera sans doute pas (du moins si les choses ne dégénèrent pas d’ici 2007…) mais le second candidat sera presque un choix obligatoire. Moins de diversité, donc. Dans 4 ans, ce sont nous qui voteront… Les jeunes d’aujourd’hui feront la France de demain, vieille phrase stéréotypée que l’on nous répète encore et encore. Mais si les jeunes suivent leurs parents sans se poser de questions ou ne votent pas, qui la fera, la France de demain ? Les mêmes qu’aujourd’hui, pour le meilleur et pour le pire.