Ah... 1er week end après la rentrée (ceux qui ont cru que j'allais dire après Jésus Christ, retrounez dansvos bouquins d'histoire) utilisé à une oeuvre de charité : la fête de famille. Oui, oui, on va encore dire (comme mon frère me l'a répété à intervalles réguliers) que "mon attitude est inqualifiable", que je devrais prendre du plaisir à être là, être en communion avec ceux qui m'entourent, etc, etc, bref que je pourrais faire un effort pour être souriante. J'avoue que je suis arrivée avec une tête de trois pieds de long, parce que je m'étais déjà imaginée le pire, que j'allais m'ennuyer à mourir, que de toutes façons je n'avais rien à leur dire et que si je venais là, c'était pour leur faire plaisir. Mais... erreur, ce n'était pas si mal. Précisons que c'était les noces d'or de mes grands-parents (cinquante ans de mariage) et que tous mes cousins (ou presque) étaient là, avec les papas et les mamans, et que dimanche s'y est rajouté la famille plus éloignée. Tout ce petit monde était réuni dans une grande maison à la campagne, avec plein d'air pur, de fleurs, d'arbres plantés bien rangés et d'autres arbres pas bien rangés et un portique avec une balaçoire sur laquelle je me balançais déjà quand j'avais trois ans (mais qui commence à être complètement pourri, avis à la nouvelle génération). Voilà pour le cadre.
La première bonne surprise qui m'a distraite de mon humeur maussade, c'était les retrouvailles. Hé, depuis Noël, y'en avait une bonne partie que j'avais pas revu (oui, on est quand même 18 dans ma génération...), et le plus mignon, c'est les petits. Bertile, 8 ans, Appoline, 6 ans et Claire, 4 ans, d'adorables gamines qui ne m'ont pas lâchée du week-end. "Hé, Cyrielle, est-ce que t'as un amoureux ? Et quand est-ce que vous allez vous marier ?" (Là où ça devient plus lourd, c'est quand l'amoureux en question passe un coup de téléphone et qu'elles hurlent des "Mon chéri ! Je t'aime ! Cyrielle elle a des grosses fesses !"... Oui, très mignon, certes, mais tellement diablesques par moments..) Je me suis improvisée conteuse et ai fait appel à tous mes souvenirs pour satisfaire leur appétit d'histoires. Elles sont très bon public, j'ai même réussi à intéresser des garçons, même un peu plus vieux, avec mes contes de princesses et de princes qui finissent toujours heureux dans un château avec plein de marmots. Pourquoi j'adore raconter des histoires aux enfants ? Parce que ma grand mère m'en racontait toujours des tonnes dans mon enfance. Elle venait avec son petit carnet noir, où était inscrit tous les titres de contes qu'elle connaissait, classés par catégorie, enfants, adolescents, adultes... Et quand j'avais encore l'âge de m'asseoir sur ses genoux, je disais à ma mère "Quand je serais grande, je veux être conteuse.". Tout ça pour dire que c'est magique d'avoir un enfant qui vous fixe droit dans les yeux, et quand vous avez fini de parler, s'écrie "une autre, une autre".
Et puis ensuite, j'ai retrouvé les plus grands avec qui on peut enfin avoir une discussion sérieuse (eh oui, avec l'adolescence, les relations étaient plutôt lointaines, quel dommage...). Et paf, le lendemain matin, messe, spéciale en l'honneur de mes grands parents, avec mes cousins enfants de choeurs etc. (On dit enfants de coeurs ? Je n'ai jamais su...) Là aussi, grande réticence. Parce que je suis athée et que toute cérémonie religieuse me rebute. Mais bon, on peut toujours se cultiver, et maintenant, je sais ce qu'est une messe "de l'intérieur", même si je n'ai pas chanté ou dit "amen" quand il le fallait. Je ne suis toujours pas croyante. La religion me passe au dessus de la tête, bien que je respecte complètement les opinions des autres, tant qu'elle ne dérive pas dans le fanatisme (c'est notamment dans ses excès que la religion m'a toujours gêné, bien que ce soient des cas isolés). Mais l'heure n'est pas à un débat théologique.
Je retiendrais enfin de ce week-end une des soeurs de mon grand-père, parlant à mon père, à voix haute : "Mais où est-elle donc, ta fille au prénom magnifique ?". Eh oui, c'était moi. (Fière de mon prénom, pour une fois, moi qui l'ai toujours considéré comme trop original. Au moins mes grandes tantes se souviennent de moi. Na.)
Bon, j'avoue que c'était un peu un déballage de vie personnelle. Mais que fait un auteur, s'il ne s'inspire en rien de ce qu'il vit ou a vécu pour écrire ?
Ajouts injustifés :
Testamora