Devant une nouvelle génération de groupes djeuns et poétiques, nous balançant des chansons pleines de sens cachés et de métaphores, je me trouve dans la nécessité d’analyser les paroles de ce genre de… hum… musique, afin de comprendre un peu mieux le mode de néo-pensée germant dans ces esprits décervelés originaux. (Je précise que j’ai entendu la chanson suivante tout à fait par hasard en regardant des clips… et que j’en suis restée morte de rire pendant un quart d’heure.)
UNE SECONDE D’ÉTERNITÉ
[Le titre. Exprime une réflexion profonde sur le temps qui passe, et dont la valeur dépend tellement de celui qui le vit.]
Je suis en retard
Comme je le suis toujours [Le brailleur chanteur nous met tout de suite proche de lui, ça donne quelque chose de chaleureux au texte, n’importe qui peut se reconnaître.]
Et j'ai pris le raccourci derrière la place,
Celui que je prenais après les cours [Le fait que retard ne rime pas avec place, ni ait une résonance proche, crée un effet de rupture. Cours exprime la jeunesse, la vigueur, on est proche du public…]
J'ai entendu un cri,
Le silence a suivi [Coup de théâtre : on ellipse ce qu’il s’est passé dans cette rue, cela donne une dimension un peu mystérieuse de la chanson]
Encore un petit délit
Enfin c'est c'qu'on dit
Pas vu pas pris... [Là, on ne comprend pas tout. Quel rapport avec le « je suis en retard » ? En tout cas, on note le « c’qu’on dit », irruption du parler djeun, suivi d’un petit « proverbe » populaire pour faire bien.]
Refrain 1 [oui, parce qu’il y a deux refrains, pour faire varié. Malheureusement, il y a tellement peu de rythme dans ce « R&B » (oui, c’est ce qu’ils prétendent faire) qu’il faudrait 36 refrains différents pour que la chanson ait l’air différente d’un bout à l’autre.]
Pour une seconde
D'éternité [on retrouve le thème du temps, dans une expression qui ne veut… rien dire… à moins, que, dans un poème… pas dans de la soupe…]
C'est ma vie à ta vie que j'ai donné [le sacrifice. Sinon, est-ce une phrase française ? Je me le demande encore…]
On t'a blessée,
Abandonnée
Je suis tellement comme toi qu'on s'est trouvé [Aaah… l’amour… l’âme sœur… Pour plaire aux romantiques de 12 ans qui ont encore quelques illusions !]
Dans cette seconde d'éternité
Qui mieux que moi pourrait t'aimer [Eh oui, au fond, ils restent de grands séducteurs… Ils sortent exactement le type de phrase qu’on trouve dans les romans Harlequin.]
Mais je ne sais pas,
Non je ne sais pas lequel d'entre nous deux est sauvé... [Répétition du « je ne sais pas »… Le doute de l’adolescence exprimé avec justesse ?]
Mais je rentre tard comme
Je fais tous les soirs [Voilà, il est toujours en retard… Très recherché, le « comme je fais tous les soirs ». Niveau CP ?]
Toi tu passes ton temps à vouloir pleurer
Tant de choses que ça à me reprocher ? [La femme pleure toujours à cause de l’homme, c’est bien connu. Super le cliché.]
Tu rêves d'une vie meilleure
Un minimum de bonheur
Avant de vivre, il faut déjà survivre,
La vie ne fait que nous mentir... [Avalanche de lieux communs pour donner une portée philosophique au texte, bien sûr.]
Refrain 2
Pour une seconde
D'éternité
C'est ma vie à ta vie que j'ai donné
On s'est blessé,
Abandonné [Variante du premier refrain, on change quelques mots et voilà, on a toute l’évolution d’une histoire d’amour dans les oreilles]
Je suis tellement comme toi qu'on s'est lâché
Dans cette seconde d'éternité
Qui mieux que moi t'aurait aimée
Mais je ne sais pas,
Non je ne sais pas si un seul d'entre nous deux est sauvé... [Toujours aussi pitoyable…]
Refrain 1 et 2 [On répète ça en boucle pour bien l’incruster dans la tête des gens toute la journée.]
En fait, j'ai beau analyser, ces paroles ne veulent strictement rien dire. Il est en retard, il entend un cri dans la rue, et donc il vit une histoire d'amour malheureuse. Très logique.
Ajoutez à cela trois faux beaux gosses avec un sourire de pub freedent, sans voix et sans charme, et vous obtenez… les Link Up ! Vive les produits de télé-réalité ! Encore une fois, bravo aux compositeurs, vous venez de faire la chanson la plus drôle de l’année.
Ajouts injustifés :
Re:
Re: Re:
l'influence du bac blanc se fait sentir
Re: l'influence du bac blanc se fait sentir
"Je sais pas comment te dire
Ce que je peux pas écrire,
Faudrait qu'j'invente des mots
Qu'existent pas dans le dico.
C'est toi que je t'aime
(vachement beaucoup)
C'est toi que je t'aime
(vachement beaucoup)"
Ca m'a fait penser à ça ... c'est presque plus recherché, chez les Inconnus. Pourquoi je dis presque ? C'EST plus recherché ... Mais sinon, si on se mettait aussi à analyser le sens des paroles des chansons en anglais, on se retrouverait avec des textes pas très intelligents non plus ... Du genre : "Il pleut des hommes, halleluia, il pleut des hommes, yeah yeah ..."
Re:
"Isabelle a les yeux bleus / Isabelle a les yeux bleux / Bleux les yeux Isabelle a / Soudain quand elle est partie /j'ai vu qu'elle n'était plus là / Et comme elle n'était plus là / j'me suis dit elle est aprtie/Dans la nuit noire / dans la nuit noire et obscure / dans la nuit noire / Isabelle s'est cogné contre les murs / les muuuuurs les muuuuurs"
rah ça fait du bien
Re: Re:
"Y a plus d'espoir
Dans la nuit noire
Sur le quai de la gare
Dans le brouillard
Il faisait un froid de canard
Heu les mecs j'ai plus de rimes en ar
C'est pas grave on continue la chanson"
Eh oui ...
eulaiiice
et le thème de l'incommunicabilité même entre gens qui s'aiment...le pessimisme de l'homme, de l'amant, du poète ???
rigole mais je suis sure que l'on peut faire de même avec "je saigne encore"...