«-Comment en êtes-vous arrivée à ce stade où l'écriture fait partie intégrante de votre vie?
-[réveuse] Le ciel... vois-tu, grand schtroumpf, il est là-haut une étoile qui ne luit que pour moi... parle-moi, petite étoile...hihihi... [extatique] elle a passé, Célimène, la jeune Tarentine! [sèrieuse] Elle était un peu palôte ce matin... [grave] Come on, little star, I refuse to let you die! Yo! [pleure] J'ai tendance à me disperser ces derniers temps... [rit aux larmes] Mais je me soigne!
-Comme je vous comprend! Et plus précisément, ce joueb, est-il un défouloir, une tribune, un lieu de libre-échange, un forum...?
-Il s'agit d'une interface, partie intégrante d'un ambitieux projet de mon crû. Nous allons réunir la Terre et le cyber-espace dans une ronde de renouveau poétique. «Soyons réalistes, exigeons l'impossible», aime-je à redire. L'impossible équivalant ici, outre à croire possible la survie d'une cervelle dans le milieu crânien de mon voisin de devant en cours de français, à l'émergence de quelque chose de nouveau dans la désolante platitude du paysage numérique.
-Si vous deviez citer des personnes vous ayant poussé à avancer toujours plus loin à la recherche de la perfection littéraire?
-Je citerai sans aucun doute cette pomme verte, de taille modeste, bien qu'à l'indéniable sensibilité artistique, immolée un beau soir sur l'autel de la production littéraire; ce fût en effet sa destinée tragi-gastrique qui m'inspira mes premiers vers. HemHem. «Come on, little green apple, I refuse to let you die!» (Quelques larmes. Mord avidement dans une pomme verte. Regard sadique.) J'aime boire leur sang!
-Vous aimez les pizzas réchauffées?
-Une composante essentielle de mon oeuvre. Mes plus belles pages furent composées sur le cadavre encore fumant d'une royale-pepperoni. [avec une lumière (bleu mer) dans ses yeux (bleus ciel)] La pizza réchauffée et moi, ça a été très fort pendant longtemps. Puis elle a changé... elle n'était plus la même quand elle rentrait le soir... elle n'avait plus ces petites attentions qui me faisait croire qu'elle était différente des autres pizzas réchauffées. Je... je ne souhaite plus en parler... [sourire] J'ai depuis rencontré un Kebab des plus sympathiques!
-Mais dans ce cas-là, Thierry Ardisson...
-Un point de la toute première importance. La représentation de l'archétype de la médiocrité ambiante, du bas-populisme racoleur de fond de cave embouchée; la fange visqueuse de la bétise gelatineuse dans laquelle l'humanité semble prendre un plaisir sans bornes à se rouler jusqu'à l'écoeurement. Je vomis la bétise.
-Bien sûr, bien sûr... mais pour aller au fond des choses, que rajouter à cette fameuse théorie?
-Guère plus que ma crainte de voir tout cela se terminer en eau de rose. Fort heureusement, je trouve un partenaire de premier choix dans la lutte contre cette angoissante issue en la personne d'une autre âme en peine du net, dont je tairai le nom dans un évident souci d'anonymat. Mon caractère folâtre ne m'empèche pas de m'engager dans une juste cause avec une détermination équivalente à l'immondicité de la chose à combattre. Suis comme ça, moi. 1m65 de pugnacité brute.
-Tout cela est magistral. Si je me souviens bien, c'est là l'une de vos principales sources d'inspiration?
-Voui, mon cher. Avec les saines lectures qui font de moi une jeune fille de bonne famille des plus fréquentables. Yo, oserai-je dire.
-Cest donc ainsi que tout a commencé... il pleuvait?
-Le ciel pleurait. Jenifer chantait dans ma radio. J'ai vu une pomme verte se jeter du haut de la table de la cuisine. Tout semblait réclamer de toute son âme une lumière. Je fûs la lumière. [en transe] John Lennon! Boris Vian! Léon Blum! A moi, damnés de la Terre!
-Quelle meilleure conclusion... pouvons-nous considérer cela comme le mot de la fin?
-Ce n'est qu'un début. Je vois le ciel s'ouvrir sur ma route et les abysses se réveiller sous mes pas. Les jonquilles s'inclinent et j'avance sereine. Venez à moi."
Ajouts injustifés :
Re:
Re: Re:
rhalala " 1metre de pugnacité brute " ???
c'est parce que tu es "compacte", c'est ça ?
tout compte fait je préfère ête l'incarnation du rire, avec tout ce qu'il y a d'ambivalent ...
Sarkollack