Etre là, glacée au milieu d'une vie brûlante, immobile et insensible au temps qui s'écoule. Contempler ce spectacle étrange en y étant complètement étrangère... L'esprit est traversé par cette pensée fugitive : ma présence n'apporte rien, et si je devenais invisible à l'instant, personne ne le remarquerait. Personne. Les premiers effets de la noyade se font ressentir : compression des poumons, sensation d'étouffer. De l'air, pleure l'âme en se tordant de douleur, de l'air... Mais un air inaccessible, introuvable. Et l'on s'enfonce, plombé par le poids des souvenirs. On s'agite, on se raccroche aux dernières taches colorant la surface. Mais éloigné de toute bulle d'air, il faut trouver un autre moyen de faire respirer l'âme à l'agonie.
Dès lors l'appel d'un support et d'un crayon se fait de plus en plus pressant, il faut alléger notre esprit en couchant nos pensées sur une feuille, un mur, sur sa propre peau, il faut écrire, écrire, écrire et libérer des larmes d'encre... Repeindre, détailler, réparer, pleurer, regretter, tout poser par l'écrit pour soulager la peine enfouie sous ces silences. L'âme se fait plus légère et le corps remonte doucement... On sort la tête de l'eau pour sourire à nouveau.
Etre là, et s'apercevoir que deux yeux nous regardent et attendent une réponse, être là, et deviner que tant que ces yeux souriront aux nôtres, une bouée nous attendra.
Ajouts injustifés :
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Ton commentaire me laisse relativement perplexe, cher rafiki-z. J'avoue ne pas trop savoir comment l'interpréter ! "Jaloux de ne pas avoir écrit ça", serait-ce (miracle, je n'ose l'espérer) un compliment ? D'un autre côté, l'image avec Viviane etc., prete a nouveau a se battre, fait un peu ironique. D'ou un trouble certain. Enfin, tu dis ne pas ressentir la même chose, là je ne peux pas vraiment t'aider ;). Ecrire est-il le seul soulagement ? Non, bien sûr. Pour moi, cela en est un, noircir une feuille de stupidités me fait me sentir étonnament mieux. Mais il y a 10000 autres façons de se... euh... se réconcilier avec soi même (ok, l'expression est nulle). Enfin, avec personne au bout, tu dis, on s'en sort aussi. Oui, c'est vrai. Seulement, quand tu trouves dans un regard l'appui pour remonter sur le bord, tu dis merci, sans pour autant demander à ces yeux de t'apprendre à voler...
sveti